UNE PROBLÉMATIQUE GLOBALE QUI NE SAURAIT SE RÉSUMER A UNE QUESTION DE RARETÉ


Il peut paraitre évident d’invoquer l’aspect inextricable des enjeux environnementaux et sociaux qui se trament sous nos yeux. Pourtant une séparation s’établit de fait aujourd’hui entre le traitement de la « crise » environnementale relativement nouveau mais qui foisonne de propositions, et celui plus ancien de la question sociale ; la première étant éventuellement réduite à un enjeu de gestion de la rareté indépendante de la seconde entendue comme un enjeu de contrôle/réduction de la pauvreté et des inégalités.

Et si la tentation forte d’envisager les politiques environnementales et sociales séparément comportait le risque de créer un nouvel antagonisme, objet de division des populations ; opérant in fine surtout une nouvelle diversion qui permettrait simplement de mieux conserver le système en l’état ? Autrement dit, et si la « crise » qui se joue aujourd’hui n’était pas celle que l’on dit souvent ? Si le bien-fondé de certains concepts et phénomènes invoqués dans le traitement de cette « crise » environnementale pouvait poser question ? Et si plus ou moins malgré eux, certains reprenaient en fait à leur compte dans leurs analyses, les préceptes et hypothèses mêmes qui sous-tendent la logique « économique » dominante avec laquelle leurs démarches prétendent prendre de la distance ?

L’enjeu de ce questionnement est aussi de commencer à comprendre pourquoi les propositions faites aujourd’hui pour répondre à la « crise » environnementale comportent le risque avéré de ne pas emporter une adhésion suffisante pour induire une réaction à la hauteur des enjeux identifiés ; cela sans être obligé d’en référer à une nature humaine fondamentalement et structurellement mauvaise. Notre thèse étant par ailleurs que s’il faut certainement appeler de ses vœux un développement durable qui rompe avec une certaine logique économique, nous nous portons en faux avec les courants qui prétendent aller dans ce sens, mais qui en en appelant « naïvement » à la décroissance et en défendant une cause environnementale plus ou moins distincte de la cause sociale, alimentent au passage sinon créent (plus ou moins inconsciemment) un nouvel outil de justification de la violence sociale exercée sur les populations.  

 

(L’idée de court article est développée dans la présentation/conférence du même nom que les équipes de STRONG développent et animent dans les organisations cf. STRONG – LE THINK TANK – PRÉSENTATION-COURS-CONFÉRENCE)

https://blog-isige.minesparis.psl.eu/2019/10/09/une-problematique-ecologique-globale-qui-ne-saurait-se-resumer-a-un-enjeu-de-rarete/

 

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